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Les Demons Sylvain Creuzevault

Après Le Grand Inquisiteur, qui portait déjà le titre de la cinquième partie du livre V des Frères Karamazov, Sylvain Creuzevault revient au roman de Dostoïevski pour proposer, à l'Odéon, l'adaptation totale du chef d'oeuvre de la littérature russe. Le fil du texte est gardé mais l'infidélité est revendiquée. Contrairement au roman complexe de Dostoïevski, Les Démons, mis en scène en ce moment même par Guy Cassiers à la Comédie-Française, Les Frères Karamazov possède une architecture claire. Cinq grandes parties se suivent dans un plan rigoureux. L'histoire de la famille des Karamazov, où pointe déjà la violence, précède un portrait de l'anarchisme russe impie. E nsuite, l e crime advient: le parricide. On accuse très vite, l'un des fils, Dimitri. Dans la quatrième partie, on connaît les coupables mais l'innocent est condamné. Enfin, l'épilogue donne la parole à Aliocha qui, devant le cercueil d'un enfant, réaffirme sa foi en la bonté et en la résurrection. Pour Dostoïevski, il s'agit de produire « une oeuvre achevée », ou rien ne soit « à corriger ou à supprimer.
  1. Les démons sylvain creuzevault

Les Démons Sylvain Creuzevault

Qu'à trop le malmener, il l'outrage, voire le blasphème, à coups d'insertions contemporaines – il est question du glyphosate – ou d'impuretés textuelles qui n'ont plus rien d'originelles – un brillant pamphlet d'Adorno surgit dans le flux des discours. Ils n'auront pas complètement tort, mais pas vraiment raison non plus. La scène est bien vite saccagée par une troupe d'acteurs en sueur qui se démultiplient pour passer, sans temps mort, d'un rôle à l'autre L'outrage, ici, est hommage. Et cette cavalcade anxieuse que mène à cru Sylvain Creuzevault sur l'échine d'un texte privé de sérénité nous est restituée avec netteté. Elle n'a rien à envier à la lumière blanche des néons suspendus au-dessus d'un plateau brut de décoffrage. En guise de matériaux scénographiques, de l'eau en abondance, du bois, du vrai et du faux béton, du plastique. L'ensemble est bien vite saccagé par une troupe d'acteurs en sueur qui se démultiplient pour passer, sans temps mort, d'un rôle à l'autre. Il vous reste 47.

Écrit entre 1869 et 1872, c'est l'œuvre d'un artiste rendu furieux par la menace que les socialistes et les nihilistes lui semblent représenter pour la Russie, et désireux de « leur répondre avec le fouet ». Œuvre prémonitoire peut-être, extralucide sûrement, tant la hauteur de ses points de vue y découvre l'aporie d'un monde où le rationalisme a évacué toute spiritualité, où la France athée devient le fossoyeur de la Russie fervente. Une œuvre que le metteur en scène a abordée à partir de ses dialogues, traduits par André Markowicz, en compagnie de sa constellation d'acteurs à laquelle se sont joints Valérie Dréville et Nicolas Bouchaud.
Wed, 31 Jul 2024 20:36:33 +0000
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